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Faire ou ne pas faire du plagiat : le petit démon du rédacteur

Bien des étudiants, auteurs, rédacteurs, journalistes se servent des textes qu'ils lisent pour étayer leurs propos et convaincre leurs lecteurs. Jusque là, rien d'anormal. Or, certains par facilité ou par oubli, ne mentionnent pas les sources qui les inspirent et sont même tentés par le sauvage copier/coller, cet outil démoniaque !

Voici pourquoi dans vos travaux de recherche ou dans vos papiers, il vaut mieux citer vos sources, plutôt que de les omettre.

DÉFINIR LE PLAGIAT

Quand on évoque le plagiat, de quoi parle-t-on exactement ?

Le Larousse le définit de la sorte : "Acte de quelqu'un qui, dans le domaine artistique ou littéraire, donne pour sien ce qu'il a pris à l'œuvre d'un autre." Le Robert donne à peu près la même définition : "Action de plagier (Copier – un auteur – en s'attribuant indûment des passages de son œuvre), vol littéraire."

Le Code de la Propriété Intellectuelle définit ce qu'est la contrefaçon, à laquelle le plagiat peut se rattacher dans les articles L335-2, L335-3 et L122-4.


IDENTIFIER LE PLAGIAT

D'accord, mais comment identifie-t-on le plagiat ? Est-ce qu'on ne parle que de copier-coller ?

En effet, ce n'est pas aussi simple... Certes, le copier-coller fait partie des différents types de plagiat qui existent, mais le fait de remodeler le texte existant, de changer quelques mots de liaison ou trouver des synonymes est aussi une forme de plagiat. Car bien que le texte ait été quelque peu modifié, l'idée générale reste la même : donc le plagiat ce n'est pas que la forme, mais c'est surtout le fond. Vous pourriez même vous auto-plagier ! Si, si... c'est possible. En tant qu'étudiant, si vous réutilisez des passages d'un ancien mémoire vers un travail en cours, cela s'apparente à de l'auto-plagiat. Enfin, la traduction en français d'articles ou l'achat d'un texte que vous signez, c'est aussi du plagiat.

Vous pourrez retrouver d'autres formes plus complexes de plagiat sur Internet. Je souhaite avant tout vous sensibiliser sur l'utilisation de vos lectures, vos citations sans omettre d'où proviennent vos sources. D'ailleurs, si vous ajoutez vos sources, sans apporter davantage de réflexion à la pensée d'un autre ou n'apportez pas d'idée nouvelle, c'est aussi du plagiat.


LES CONSÉQUENCES DU PLAGIAT

Quel que soit votre statut actuel, que vous soyez étudiant, professeur, journaliste, auteur, rédacteur (print ou Web), vous aurez plus de chances d'être désavantagé par des tentatives de plagiat. Cela peut être certes une solution de facilité, un gain de temps, mais les conséquences légales, financières et intellectuelles peuvent être très pénalisantes. Je vais vous citer deux exemples que j'ai vécus.

- Lors de mes études au Celsa, nous devions rédiger par binôme un mémoire : cela nous permettait de répartir les tâches et d'apporter une réflexion à deux têtes sur un sujet. Or, mon binôme, lors de ses recherches, s'est contenté de faire des copier-coller de Wikipédia, sans indiquer sa source. Je n'ai rien contre Wikipédia, mais dans un sujet de recherche de master 2 en communication, on s'attend à un peu plus de sérieux. Les conséquences ont été que je n'ai pas pu lui faire confiance par la suite et j'ai fini par terminer seule le mémoire, reprenant bien évidemment sa partie.

- Lorsque j'étais responsable d'édition, nous avions fait appel à notre agence de communication pour rédiger des textes d'une brochure de voyages de luxe : ceux-ci devaient être originaux et écrits de manière efficace, selon les indications de fond que nous avions données. Or je me souviens d'un texte qui était particulièrement bien écrit, trop bien écrit par rapport aux autres... J'ai eu la curiosité de vérifier sur Internet d'où provenaient les informations et j'ai été surprise de voir qu'il avait été très largement inspiré d'un texte écrit par un journaliste. Vous imaginez bien les conséquences que cela aurait pu avoir pour la société pour laquelle je travaillais : payer de lourdes indemnités pour plagiat. L'auteur a donc été rappelé à l'ordre et nous avons pris la décision de vérifier tous ses textes sur Internet. La confiance a été rompue et la crédibilité de l'agence a été entamée...

Vous pouvez donc, par facilité, perdre votre crédibilité, votre réputation, voir votre thèse réfutée et être exclu de votre université.


CITER SES SOURCES ET LEURS AUTEURS

Donc, si vous souhaitez garder votre notoriété et vos lecteurs ou clients, je vous conseille de citer vos sources. Pour les universitaires, référez-vous aux normes de votre école, elles sont toujours très bien documentées. Et si vous avez un doute, sachez que la norme APA est la plus utilisée : vous mettez le texte cité entre guillemets (à la française) et vous ajoutez à la suite entre parenthèses le nom de l'auteur et la date de publication. Vous n'oublierez pas de mentionner dans les notes de bas de page et/ou à la fin de votre mémoire, en annexe (bibliographie et Webographie), les références complètes des œuvres citées. Sur une page Web, je vous conseille de mentionner l'auteur au sein de votre texte ; écrivez à la fin de votre article le site Internet auquel vous avez fait référence et ajoutez un lien redirigeant votre lecteur sur la page concernée. .

Comme vous le verrez plus bas dans la seconde vidéo, il est plutôt normal de consulter d'autres sources pour confirmer son propos. L'affirmer n'est pas honteux, c'est même plutôt le signe d'une curiosité autour du sujet que vous traitez : vous ne dites pas n'importe quoi, mais vous vous reposez sur les propos d'autres personnes qui peuvent être reconnues comme des références ou des leaders d'opinion. Et je vous le disais plus haut, l'essentiel est de ne pas paraphraser en citant vos sources mais d'apporter votre propre réflexion qui vient en complément ou en opposition aux propos des auteurs que vous mentionnez.

Ces bonnes pratiques encourageront d'ailleurs d'autres rédacteurs à venir lire vos articles et pourquoi pas, les citer à leur tour. Ce serait une belle reconnaissance, vous ne pensez pas ?


QUELQUES LIENS UTILES

Voici quelques liens très intéressants qui m'ont aidée à préparer ce post : le site professionnel Scribbr, mais aussi des cours sur le plagiat dispensés par l'École Centrale de Lille ou l'École des Pont Paristech.

Si vous voulez vérifier la pertinence et l'originalité de votre texte, je vous recommande cette liste non exhaustive de quelques outils gratuits ou payants : Plagiarisma, Scribbr, Copyleaks, Turnitin, Quetext, Compilatio... Internet vous permettra de trouver des comparatifs des différents logiciels, alors n'hésitez pas à les tester et à trouver celui qui vous correspond le mieux à votre travail en cours. En effet, certains seront plus efficaces que d'autres pour vérifier les mémoires d'étudiants ou la performance SEO de votre rédaction.

Enfin, un autre article très intéressant d'Arnaud Latil traite du plagiat comme le lien entre la littérature et le droit, et des raisons de son apparition au XVIIIe siècle : Latil, A. (2017). Le plagiat au défi du droit.Revue Droit & Littérature, 1(1), 61-79. https://doi.org/10.3917/rdl.001.0061. De quoi digresser vers le droit d'auteur et le copyright qui sont souvent malmenés eux aussi sur Internet. Nous les évoquerons dans de futurs posts.


Et si vous doutiez encore des effets négatifs du plagiat, visionnez cette dernière vidéo à la fois drôle et percutante...



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